<p>191pages. in8. Broché. Dans Nous les filles, Marie Rouanet a dit de manière inoubliable tous les bonheurs que lui ont donnés les ciments, les trottoirs, les places et placettes de la ville. Ce n&#8217;est pas parce qu&#8217;elle vit aujourd&#8217;hui en pleine campagne que les saveurs propres aux cités des hommes échappent à sa gourmandise. Déjà ses Balades des jours ordinaires faisaient la part belle aux joies que l&#8217;univers urbain offre à qui veut bien s&#8217;en saisir. Avec Dans la douce chair des villes elle ccmpose, au nez et à la barbe des sociologues urbanistes à la triste figure, une fresque colorée et joyeuse de la cité à laquelle tout concourt: les centres anciens aussi bien que les ZUP et les ZAC avec leurs échafaudages de lumière, et puis les cimetières et les grandes surfaces, les mendiants et les passants, les statues et les musées, les vitrines, les églises, les jardins publics et les galeries marchandes. Sa curiosité explore choses et gens, car de son usage de la ville, petite ou immense, Marie Rouanet tire un art de vivre aussi clairvoyant qu&#8217;optimiste. Musées, églises, cimetières, jardins publics, galeries marchandes ou supermarchés&#8230; Marie Rouanet ne dédaigne aucun espace urbain, dont elle nous révèle ici les secrets, les particularités qui excitent sa curiosité et avivent son goût pour les petites comédies sociales qui peuvent s&#8217;y jouer. A quoi bon chercher très loin un dépaysement souhaitable ? Elle le sait bien : &#8220;l&#8217;exotisme à deux pas de chez soi existe mais n&#8217;intéresse pas&#8221;. Et le plus difficile à voir reste le plus familier, notre mémoire privilégiera tel voyage à l&#8217;étranger plutôt que les composants d&#8217;une vie de quartier qu&#8217;on estime vide parce qu&#8217;on ne sait plus la voir. Ce joli petit livre nous enseigne donc à mieux savoir regarder ce qui nous entoure, à saisir au vol les éphémères joyeusetés ou les insolites rencontres de la rue, en nous procurant, par les grâces d&#8217;une écriture poétique mais précise, les petits vrais que moissonne un regard aigu et complice, une stimulante leçon du bonheur de vivre.</p>