<p>Joséphine a &#8220;la trentaine&#8221;, comme elle dit pudiquement. Elle n&#8217;est pas mariée, n&#8217;a pas d&#8217;enfant, mais elle a un chat. Elle est blonde et menue, mais s&#8217;épaissit sensiblement au niveau des hanches. Elle travaille dans un bureau, avec plein de gens qui ne connaissent pas son nom, et un macho abject dont elle ne parvient pas à clouer le bec. Elle a aussi une sour qui est mariée, et a des enfants blonds, souriants et polis plein sa grande maison. Elle a des parents qui n&#8217;habitent pas la même ville mais qui réussissent à l&#8217;envahir et à la culpabiliser par téléphone. Elle a des copines mais aucune n&#8217;arrive à la cheville de Rose, sa meilleure amie, solidaire de ses misères quotidiennes. Elle est terriblement fleur bleue et ne désespère pas de rencontrer l&#8217;homme idéal, ce à quoi elle s&#8217;emploie activement (bars, salles de gym, clubs d&#8217;oenologie, Meetic&#8230;). En attendant, elle pleure devant les films à l&#8217;eau de rose. Joséphine a des tas de malheurs dont elle est bien souvent à l&#8217;origine : elle est maladroite, ne gère pas très bien ses relations professionnelles, peine à se faire entendre, fait des gaffes assez embarrassantes, et enchaîne les faux-pas dans sa vie amoureuse. Elle est en quelque sorte l&#8217;artisan de son propre malheur, mais veille à ne surtout jamais tirer de leçons de ce qui lui tombe dessus. Joséphine se cherche un fiancé, se promène sur Meetic, s&#8217;achète des sacs d&#8217;un prix indécent, n&#8217;a jamais rien à se mettre et commence le sport demain, c&#8217;est promis. Évidemment, toute ressemblance avec de vraies jeunes femmes de la vraie vie ne serait que pure coïncidence.</p>