<p>A 40 ans Molly est dans le coma après une rupture d&#8217;anévrisme à New York, c&#8217;est ce que vient d&#8217;apprendre la narratrice, son amie française, avec douleur et stupéfaction. Pour conjurer l&#8217;attente elle décide de lui écrire, de lui rappeler tous les petits faits de leur amitié, née dans leur milieu professionnel, le cinéma. Au fur et à mesure, Molly ne se réveillant pas, elle en vient aussi à lui confier ses déboires conjugaux, tout en sachant qu&#8217;ils ne sont rien face à ce que vit son amie new-yorkaise. Et puis un jour Molly revient à la vie alors que personne n&#8217;y croyait plus, mais comme indifférente à ce qui lui arrive et peu désireuse de redevenir la Molly d&#8217;antan, généreuse, superwoman, enthousiaste. Et l&#8217;affection maintenue durant l&#8217;absence s&#8217;effiloche, s&#8217;estompe. Le détachement et la culpabilité prennent le relais de façon sourde et progressive. Ce matin, Clara m&#8217;a demandé pourquoi nous étions amies. Je lui ai répondu que c&#8217;était inexplicable. Mais j&#8217;ai passé la journée à me poser la question. Pourquoi toi, l&#8217;Américaine, la pragmatique, la businesswoman, la midinette, pourquoi occupes-tu une telle place dans ma vie ? » Après Café viennois et La petite, Michèle Halberstadt explore avec lucidité et sensibilité le lien si fort de l&#8217;amitié face à l&#8217;épreuve. Que cherche-t-on à travers l&#8217;autre ? À quoi rester fidèle, lorsque plus rien n&#8217;est comme avant ? Que deviennent les sentiments que l&#8217;on croyait inaltérables ?</p>