<p>À la veille des élections présidentielles iraniennes de juin 2013, tout permet de croire à un revirement spectaculaire des relations entre l&#8217;Iran et les États-Unis. Un revirement préparé de longue date, il est vrai, par Barack Obama, le président américain qui a su rétablir un dialogue direct avec l&#8217;État persan après des années de bannissement pratiqué par son prédécesseur, George W. Bush. Que la majorité des Iraniens aspirent à la sécularisation de leur régime politique ne suffi t pas à expliquer le renouveau diplomatique qui se profi le. Le temps semble venu, en eff et, de mettre fi n aux préjugés occidentaux qui pèsent sur l&#8217;essence même de l&#8217;iranité depuis l&#8217;avènement de la Révolution islamique en 1979. À commencer par l&#8217;erreur grossière qui consiste à assimiler l&#8217;échéance de juin prochain à un nouveau « printemps arabe ». Ainsi prendra-t-on toute la mesure du fossé qui sépare cette société de haute culture et de grande modernité des États qui l&#8217;entourent. Au chiisme éclairé des Persans, à vocation strictement spirituelle, s&#8217;oppose radicalement le sunnisme des pétromonarchies voisines qui prônent et exportent le Djihad. D&#8217;où le rôle éminent que l&#8217;Iran est amené à jouer, plus que jamais, dans cette région du monde&#8230; Dans ce captivant dessous des cartes, Ardavan Amir-Aslani, expert géopolitique et spécialiste de l&#8217;Iran, aborde toutes les questions cruciales en suspens (dossier nucléaire, relations Iran-Israël, visées chinoises, etc.) et révèle la source historique d&#8217;un profond malentendu. Avocat renommé de droit international, consulté au niveau étatique, Ardavan Amir-Aslani a notamment publié La Guerre des dieux (Nouveau Monde éditions, 2011, paru depuis aux États-Unis).</p>