
Click & collect
Découvrez les points de vente autour de vous
Paiement sécurisé
Vos données sont protégées
Flexibilité
Convenez des modalités de réception avec le vendeur
Assistance
Mise en contact direct avec nos vendeurs
À propos du vendeur

“Cher Georges Séféris, si proche du plus malaisé – du plus vrai – de chacun de nous, que signifie cet impossible dont vous parlez dans votre poésie vigilante, à quelle contradiction ultime emprunte-t-il son malheur ? À votre histoire sans doute, pour une part, et il serait facile de reconnaître dans les hasards qui ont déterminé votre vie les éléments comme rassemblés à dessein d’un théâtre de la dissociation du réel. Il n’est pas indifférent qu’un enfant ait vécu à Clazomène l’été, entre des pêcheurs et la vigne, et à Smyrne, grand port “retentissant” où l’Europe et l’Asie, l’intemporel et le siècle, les rituels et les marchandises se mariaient richement pour la conscience charmée ; puis, que l’exode de tout un peuple, dans le sang et les larmes du désespoir, l’ait séparé à jamais de l’heureuse terre natale : Tout ce que j’ai aimé a disparu avec les maisons Neuves l’autre été Qui ont croulé sous le vent d’automne, a écrit Séféris, et ce n’est pas là qu’une image. Mais tout aussi décisif fut que la nouvelle patrie, à la fois la même et si différente, l’Attique au passé trop présent, au présent trop grevé d’absurdités et de drames, n’ait guère eu à offrir au jeune homme qui lui venait que sa tristesse d’alors : que la “souffrance”, dirent tant de voix, d’être grec. Et encore la guerre, et toutes sortes d’exils. Georges Séféris a passé une grande part de sa vie à être grec – à servir la Grèce – dans les pays étrangers, et il a bien été ce voyageur empêché de rentrer au port qu’il évoque dans ses poèmes.” Yves Bonnefoy (1963).
Description
<p>“Cher Georges Séféris, si proche du plus malaisé – du plus vrai – de chacun de nous, que signifie cet impossible dont vous parlez dans votre poésie vigilante, à quelle contradiction ultime emprunte-t-il son malheur ? À votre histoire sans doute, pour une part, et il serait facile de reconnaître dans les hasards qui ont déterminé votre vie les éléments comme rassemblés à dessein d’un théâtre de la dissociation du réel. Il n’est pas indifférent qu’un enfant ait vécu à Clazomène l’été, entre des pêcheurs et la vigne, et à Smyrne, grand port “retentissant” où l’Europe et l’Asie, l’intemporel et le siècle, les rituels et les marchandises se mariaient richement pour la conscience charmée ; puis, que l’exode de tout un peuple, dans le sang et les larmes du désespoir, l’ait séparé à jamais de l’heureuse terre natale : Tout ce que j’ai aimé a disparu avec les maisons Neuves l’autre été Qui ont croulé sous le vent d’automne, a écrit Séféris, et ce n’est pas là qu’une image. Mais tout aussi décisif fut que la nouvelle patrie, à la fois la même et si différente, l’Attique au passé trop présent, au présent trop grevé d’absurdités et de drames, n’ait guère eu à offrir au jeune homme qui lui venait que sa tristesse d’alors : que la “souffrance”, dirent tant de voix, d’être grec. Et encore la guerre, et toutes sortes d’exils. Georges Séféris a passé une grande part de sa vie à être grec – à servir la Grèce – dans les pays étrangers, et il a bien été ce voyageur empêché de rentrer au port qu’il évoque dans ses poèmes.” Yves Bonnefoy (1963).</p>
Auteur
Georges SéférisReliure
- Broché
SBN 13
9782070325290ISBN 10
2070325296Nombre de pages
224Largeur
1.3Longueur
10.8Épaisseur
17.91Méthode de livraison

Vous pourriez aussi aimer... Livr'Ensemble

Ce qu'Einstein disait à son coiffeur : Des réponses décoiffantes aux questions de tous les jours
Un prix juste et transparent
Les produits mis en vente sur cette plateforme ont été récupérés et remis en état par des entreprises d'économie sociale et circulaire.
En achetant ces produits, vous soutenez une activité localement inscrite qui met à l'emploi un maximum de personnes tout en diminuant la quantité de déchets produits par notre société.
Merci pour votre geste!