<p>Une société ne vit pas sans contrat social. Les choses ont été longtemps simples en France. C&#8217;était l&#8217;Etat. Puis face à son affaiblissement, s&#8217;est développé le mythe de la société civile. L&#8217;un et l&#8217;autre sont désormais caducs. Nous devenons une société d&#8217;individus-atomes. Ceci ne signifie pas qu&#8217;elle est atone. Y circule au contraire une énergie diffuse. Mais ce n&#8217;est pas la politique qui recréera le lien social. A celle-ci d&#8217;être un bon ingénieur du réel, de mener un redressement économique qui est facile, à portée de main. Il faut donc que ce nouveau contrat social couronne l&#8217;Etat par au-dessus et en dessous. Par au-dessus en s&#8217;accrochant à la seule utopie fondatrice qui vaille : l&#8217;Europe. Par en dessous en donnant ses lettres de noblesse à la &#8220;société du bas&#8221;, celle des micro-solidarités dont le numérique est un formidable accélérateur mais qui ne se limite pas à lui. C&#8217;est la théorie de ce nouveau contrat social que nous devons élaborer dans les prochaines années. Telle est l&#8217;intuition qui préside à ce bref essai. « La société française est devenue un simple agrégat d’individus : il est urgent pour notre avenir de réinventer un contrat social. Dès lors que, réduit au rôle d’ingénieur de la réalité, l’Etat a perdu son rôle central, il nous faut le contourner par au-dessus et par en-dessous : d’un côté par l’utopie européenne, de l’autre par l’ennoblissement de la société du bas, celle des micro-solidarités. Ne nous trompons pas de diagnostic : le mal français n&#8217;est plus ce qu&#8217;il était. » A. M.</p>