<p>Une jeune femme opère un lent strip-tease suivi d&#8217;une savante séance de masturbation dans la salle de bain. La mer va et vient, pendant que deux amants se blottissent avec délices l&#8217;un contre l&#8217;autre pour lutter contre le froid d&#8217;une chambre d&#8217;hôtel. Une soirée cocaïne chez un homme politique branché. Une réflexion sur la mort. Sur la vie. L&#8217;Auteur raconte &#8220;des moments, des sédiments déposés en lui autant que déjà présents dans l&#8217;esprit des seigneurs lecteurs&#8221;. Voilà sans doute pourquoi ces fragments de vie, que Jean-François Bory a isolés et débarrassés de leur dimension personnelle, nous paraissent pourtant si intimes et si familiers. Un délicat florilège. Une vie d’écrivain, c’est quoi ? Ça intéresse qui ? Dans ce texte bref et intense, Jean-François Bory isole des fragments d’existence et les soumet à un travail de réduction, comme pour en dégager le noyau impersonnel. Un rituel érotique dans une salle de bains, une aube d’été, une promenade dans Rome, la place Saint-Sulpice sous la pluie, autant de moments sédimentés par la mémoire, sans cesse revisités, revécus, reformulés par l’écriture. Mais si ce livre n’a rien d’une confession, d’où vient alors qu’il nous touche comme le livre d’un ami ? Quel secret gît dans cette intimité partagée avec un parfait inconnu – l’Auteur ? Paris, Rome, des souvenirs, des blessures, des amours, de la musique&#8230; Une autobiographie peu conventionnelle, mystérieuse, où il est suggéré que tout est possible, qu&#8217;on est en mesure de tout vivre si l&#8217;on peut l&#8217;écrire, le raconter : &#8220;Ce n&#8217;est pas seulement l&#8217;autobiographie de l&#8217;Auteur que le Lecteur lit, c&#8217;est la sienne propre et aussi celle d&#8217;autres encore.&#8221;</p>