<p>Dans ce roman, Denise Bombardier retrace la jeunesse d&#8217;une femme québécoise en rupture avec sa famille, son milieu et son éducation étriqués au début des années 60 alors que le gouvernement du Québec est encore partagé entre l&#8217;Etat et l&#8217;Eglise. A cet égard, la première phrase est révélatrice: &#8220;A dix-sept ans, je me crus sortie de l&#8217;eau bénite.&#8221;. En effet, elle entame sa quête d&#8217;émancipation en décidant de cesser d&#8217;aller à l&#8217;église, en lisant les livres interdits, en laissant les garçons la tripoter. Forte tête, rebelle, battante, rien ne peut abattre sa détermination, ni ses échecs d&#8217;apprentie comédienne, ni ses déceptions sentimentales, ni les humiliations, ni les désillusions. Les convictions qu&#8217;elle apprend à se forger la poussent à s&#8217;impliquer profondément dans les changements en cours dans son pays. Denise Bombardier est journaliste à la télévision canadienne. Tout au long de sa carrière, elle s&#8217;est &#8220;imposée en tant qu&#8217;ambassadrice de la francophonie&#8221;. Elle signe ici un roman empreint de sensibilité et de force, évoquant avec vigueur l&#8217;apprentissage de la vie d&#8217;une femme et les transformations d&#8217;un pays. Elle lit des livres mis à l’index, ne va plus à l’église, se laisse caresser par un Britannique. Elle a 17 ans, elle est québécoise et se croit sortie de l’eau bénite. Désormais, pense-t-elle, rien ne va freiner son désir d’émancipation. La rage au cœur, elle fonce. Pour découvrir que l’hypocrisie n’est pas l’apanage de l’Église, que les idéaux politiques se fracassent sur les intérêts personnels, que l’amour est un long chemin de croix. En révolte contre sa famille, elle veut aussi participer aux changements radicaux de sa propre société. Ni les humiliations ni les déceptions ne l’abattront. Avec une rare puissance d’évocation, Denise Bombardier nous livre un roman où la douleur contenue perle sous le maelström de la vie.</p>