<p>Le Cambodge est l&#8217;un des plus pauvres pays du monde. Pour survivre, des parents vendent leurs enfants dès l&#8217;âge de cinq, six ans en échange d&#8217;une centaine d&#8217;euros. Dans les bordels, les jeunes se prostituent pour cinq cents riels (quinze centimes d&#8217;euros), une somme qui leur est entièrement confisquée par le proxénète ou la mama-san, la mère maquerelle. Somaly Mam, aujourd&#8217;hui âgée de 34 ans, retrace dans ce livre son enfance d&#8217;esclave battue, elle témoigne sur la torture dans les bordels, et raconte avec émotion la destinée tragique de certaines, comme Thomdi, vendue à l&#8217;âge de 9 ans, morte du sida à 15 ans, ou Sakhom, vendue à 8 ans, morte du sida et de la tuberculose à 10. Pour lutter contre ce trafic, Somaly Mam, avec son mari Pierre Legros, a créé en 1997 l&#8217;association AFESIP (Agir pour les femmes en situation précaire), une ONG cambodgienne qui s&#8217;est développée depuis en Thaïlande, au Vietnam et au Laos, grâce à laquelle elle a pu venir en aide à quelque 20 000 fillettes et adolescentes cambodgiennes contraintes à la prostitution, qu&#8217;elle a sorties du quartier de Trorlaok Bek, la « rue de l&#8217;innocence perdue ». Un document insoutenable sur l&#8217;innocence violée.</p>