<p>Les Nombrils, on aime ! Voilà une série dont les ados raffolent et qui s&#8217;est installée avec succès dans le paysage de la BD jeunesse. Un succès mérité : Delaf et Dubuc, les deux auteurs &#8211; Canadiens &#8211; de cette saga « nombriliste » mêlent avec talent humour, dérision et sens des dialogues percutants. En quelques mots, les Nombrils racontent l&#8217;histoire de trois copines inséparables dont l&#8217;une, Karine, est une sorte de grande gigue sympathique mais un tantinet bonne poire, ce dont profitent avec une cruauté à peine dissimulée ses deux « amies », Jenny (aussi séduisante qu&#8217;idiote) et Vicky. Ces deux-là sont de véritables pestes : non contentes de faire craquer tous les garçons de l&#8217;école, elles s&#8217;évertuent à faire de Karine leur souffre-douleur, ce dont celle-ci s&#8217;accommode hélas très bien, au grand agacement du lecteur qui aimerait la voir faire preuve de plus de fermeté et de moins de naïveté. Mais justement, dans ce cinquième tome, tout va changer. Karine en a marre de servir de faire-valoir à ses deux condisciples. Pour commencer, elle change de look ! Terminé, ce style de grande girafe mal fagotée. Désormais, elle sera une vraie gothique, toute de noir vêtue, aussi élégante que ravissante. Et, surtout, elle se décide enfin à dire « non » pour affirmer son caractère. Au grand dam de ses copines, qui avaient terriblement besoin d&#8217;elles pour se mettre en valeur aux yeux des autres. Pour tout arranger, Karine se trouve un « boy-friend » en la personne d&#8217;Albin, jeune homme à la tenue d&#8217;une blancheur éclatante qui la pousse à s&#8217;affirmer et à laisser s&#8217;exprimer sa véritable personnalité. Bref, à partir de maintenant, une nouvelle Karine est née. Ce cinquième tome de la série ne se contente pas de surfer sur la vague de la rivalité féminine et de se borner à explorer une nouvelle facette des relations entre Karine et ses deux pestes de copines. Il s&#8217;engage dans une voie nouvelle, entre humour et inquiétude, en explorant la personnalité pour le moins déroutante d&#8217;Albin, dont l&#8217;âme n&#8217;est peut-être pas aussi immaculée que son costume. Le graphisme de Delaf est aussi expressif que dynamique, les dialogues gardent tout leur « peps », les personnages sont comme toujours bien campés et le sens du gag est une nouvelle fois au rendez-vous. Mais il flotte sur cet album un parfum vaguement inquiétant et un je-ne-sais-quoi d&#8217;étrange, comme le pressentiment de catastrophes à venir, qui lui donne une singularité bienvenue et contribue à renouveler l&#8217;esprit de la série. Et l&#8217;histoire se termine sur un suspense qui nous conduit à attendre le tome 6 avec une impatience non dissimulée. Marre d&#8217;être gentille et de se faire avoir par tout le monde ! Karine a pris une grande décision : elle allait changer. Et d&#8217;abord de look : le pantalon rose et les barrettes dans les cheveux font place au look gothique et au noir hyper classe. Ensuite de caractère : Karine décide d&#8217;apprendre à dire non. Il y aura évidemment des rechutes mais elle peut compter sur Albin, son nouveau petit ami, pour l&#8217;aider à tenir ses bonnes résolutions et à prendre confiance en elle. A l&#8217;école, tout le monde trouve la nouvelle Karine, sexy et sûre d&#8217;elle, beaucoup mieux que l&#8217;ancienne. Tout le monde sauf trois personnes : Dan, son ex, qui ne reconnaît par la fille qu&#8217;il a aimée ; Jenny et Vicky, ses deux meilleures amies qui craignent, à raison, de voir leur esclave et faire-valoir favori se détacher d&#8217;elles. Jenny, Vicky et Dan vont donc enquêter sur Albin, persuadé qu&#8217;il n&#8217;est pas un petit ami recommandable pour Karine et qu&#8217;il cache des secrets inavouables. Leurs découvertes vont leur glacer le sang ! Mais qui ment, qui prétend être ce qu&#8217;il n&#8217;est pas et qui veut vraiment le bien de Karine ? La réponse vous attend (peut-être) au bout de cet épisode haletant rempli de coups de théâtre.</p>