À propos du vendeur
Deux ou trois étés de suite, nous avions lâché l’Italie pour l’une ou l’autre des îles grecques. Nous louions pour pas cher des maisons qui étaient loin des villages et tout près de la mer. Les voitures, les journaux, les faits divers, les impôts, les débats de société et les institutions, nous les laissions derrière nous avec Margault et Romain. A Naxos, notre chemin donnait sur un champ de lavande.
A Symi, nous avions un figuier au centre du jardin. J’écrivais à son ombre un livre sur mon enfance qui allait s’appeler “Au plaisir de Dieu”. Nous avions lu cette devise à Rome, Marina et moi sur le linteau d’un oratoire tout rond bâti par un cardinal Bourguignon à deux pas de San Giovanni a Porta Latina.
Nous marchions sur le sable, nous dormions beaucoup, nous ne voyions personne, nous nous baignions à tout bout de champ, nous nous nourrissions de tomates, de mezze, de feuilles de vigne farcies, de tzatziki. Les journaux de Paris arrivaient une fois par semaine au port où nous n’allions pas les chercher. C’était une vie magnifique. Rencontré une fois par hasard un matin boulevard Saint-Michel, Gérard m’avait demandé avec une sorte de stupeur :
– Mais vous ne vous ennuyez pas, seuls, là-bas, tous les deux ?
Non, nous ne nous ennuyions pas. Nous ne faisions presque rien. Nous nous aimions.
Description
<p>Deux ou trois étés de suite, nous avions lâché l’Italie pour l’une ou l’autre des îles grecques. Nous louions pour pas cher des maisons qui étaient loin des villages et tout près de la mer. Les voitures, les journaux, les faits divers, les impôts, les débats de société et les institutions, nous les laissions derrière nous avec Margault et Romain. A Naxos, notre chemin donnait sur un champ de lavande.<br />
A Symi, nous avions un figuier au centre du jardin. J’écrivais à son ombre un livre sur mon enfance qui allait s’appeler “Au plaisir de Dieu”. Nous avions lu cette devise à Rome, Marina et moi sur le linteau d’un oratoire tout rond bâti par un cardinal Bourguignon à deux pas de San Giovanni a Porta Latina.<br />
Nous marchions sur le sable, nous dormions beaucoup, nous ne voyions personne, nous nous baignions à tout bout de champ, nous nous nourrissions de tomates, de mezze, de feuilles de vigne farcies, de tzatziki. Les journaux de Paris arrivaient une fois par semaine au port où nous n’allions pas les chercher. C’était une vie magnifique. Rencontré une fois par hasard un matin boulevard Saint-Michel, Gérard m’avait demandé avec une sorte de stupeur :<br />
– Mais vous ne vous ennuyez pas, seuls, là-bas, tous les deux ?<br />
Non, nous ne nous ennuyions pas. Nous ne faisions presque rien. Nous nous aimions.</p>
Reliure
- Broché
Auteur
Jean d'OrmessonÉtat
- Très bon état
Épaisseur
3.51Longueur
21.59Largeur
13.59Nombre de pages
388ISBN 10
2221095359SBN 13
9782221095355Méthode de livraison
Vous pourriez aussi aimer... Livr'Ensemble
Un prix juste et transparent
Les produits mis en vente sur cette plateforme ont été récupérés et remis en état par des entreprises d'économie sociale et circulaire.
En achetant ces produits, vous soutenez une activité localement inscrite qui met à l'emploi un maximum de personnes tout en diminuant la quantité de déchets produits par notre société.
Merci pour votre geste!
Domicile, Point Relais et Click & Collect entre 5 à 10 jours
Découvrez les boutiques autour de vous
Paiement sécurisé
Vos données sont protégées
Garantie
Tous les articles ont été vérifiés et sont garantis 1 an
Assistance
Mise en contact direct avec nos vendeurs