<p>Juin 1940, Paris se vide. Fuyant l’arrivée des Allemands, membres du gouvernement et de la jet-set investissent dans la plus grande confusion les hôtels de Bordeaux. Au milieu de cette pagaille, Frédéric (Grégori Dérangère) tente de retrouver la femme qu’il aime, une actrice célèbre et opportuniste (Isabelle Adjani)… Clin d’œil à la comédie américaine des années 40, le septième long métrage de Jean-Paul Rappeneau, sur les écrans en avril 2003, reconstituait également avec méticulosité une page surréaliste et peu glorieuse de l’histoire de France, telle qu’elle fut imprimée dans la mémoire du réalisateur et de son complice scénariste Patrick Modiano. Si Bon Voyage dépeint la débâcle sous un jour plutôt souriant, le film, sous ses atours de comédie romantique, décrit avec beaucoup de justesse et sans complaisance les comportements engendrés par la conjoncture. Malheureusement et même si le nec plus ultra des acteurs français fait partie du voyage, l’ensemble manque singulièrement de fluidité et de consistance. Hilarant chez Lubitsch, le décalage constant entre la futilité des personnages et la gravité des situations manque ici totalement de magie. 1939, Paris : la célèbre actrice Viviane Denvers tue un financier intrigant. Prise de panique, elle appelle à l’aide Frédéric, un jeune écrivain amoureux d’elle, qui finit par être accusé du meurtre à sa place. Juin 1940 : l’armée allemande marche sur Paris, le gouvernement français et le Tout-Paris se réfugient à Bordeaux. Frédéric profite de l’effervescence pour s’évader et partir à la recherche de Viviane… Jean-Paul Rappeneau s’est adjoint les services du scénariste et écrivain Patrick Modiano pour nous offrir une histoire enjouée et populaire, haute en couleur et en rebondissements, dans un 1940 peu vu au cinéma et dans des décors à couper le souffle. Le casting est pour beaucoup dans l’excellence du film (Virginie Ledoyen, Isabelle Adjani, Yvan Attal, Gérard Depardieu…), dans des rôles délicieusement clichés : l’actrice hautaine et méprisante, le délinquant au cœur d’or, le ministre corrompu… Du grand spectacle. &#8211;David Rault</p>