À propos du vendeur
Robert Solé met en scène un personnage, Basile, que l’on perçoit d’emblée comme le Levantin archétypal, habile comme un honnête homme ne devrait pas l’être, influent sans raison légitime, capable de tisser une toile dont on ne parvient pas à cerner les ressorts profonds ni les aboutissants. Méfiance, donc. Et l’on s’embarque avec le narrateur dans sa recherche de la vérité, que peu à peu l’on devine, ou croit deviner. La vérité sur Basile, sur sa façon d’opérer, sur les mécanismes de son réseau, et aussi sur ce qui l’anime, son ‘mazag’, un mot difficilement traduisible en Occident mais qu’un Levantin comprend spontanément, l’accompagnant même d’un geste consacré, une main qui s’élève jusqu’à la hauteur des tempes, avec deux ou trois doigts qui s’ouvrent nonchalamment, voulant dire : si j’ai fait ceci ou cela, ce n’est pas pour une motivation rationnelle, mais parce que tel est mon tempérament, tel est mon plaisir, mon ‘mazag’ … La force de ce roman est justement dans l’invention de ce personnage paradoxal, cocasse, déroutant – mais peut-être devine-t-on son vrai visage un peu plus vite qu’il ne faudrait. Pour le jeune narrateur, juste arrivé à Paris et qui n’a encore perdu aucune de ses illusions, le cousin Basile est un parrain irrévérencieux qui lui enseigne les choses les plus simples, lesquelles se trouvent être en même temps les plus ardues : comment donner en ayant l’air de prendre, et prendre en ayant le sentiment de donner ; comment rendre un service sans inscrire le prix dessus ; comment laisser parfois aux autres le plaisir de vous faire plaisir ; comment rester intermédiaire sans devenir entremetteur ; et puis, aussi, comment s’acclimater au paysage parisien sans jamais cesser de cultiver ses propres apparences levantines. Mazag. Un homme venu d’Egypte tisse peu à peu, dans le Paris des années cinquante, un étonnant système de relations croisées. Rendant des services, nouant des connivences, sollicitant ses obligés, il est bientôt au centre d’un réseau d’influence qui pourrait faire de lui un puissant parmi les puissants. Quel dessein poursuit, au juste, cet énigmatique Basile Batrakani qui a hérité de ses ancêtres levantins le sens du commerce et de l’entremise ? N’obéit-il qu’à ce qu’on appelle sur les bords du Nil le mazag, c’est-à-dire la jouissance, le goût personnel, le bon plaisir ? Au-delà du rapport étrange qu’il entretient avec les femmes, cet homme de l’ombre fascine ou désoriente tous ceux qui l’approchent. Peut-être parce qu’il pose, à sa façon, des questions essentielles. Basile Batrakami, alias BB, a quitté l’Égypte au début des années 50. Un jeune cousin éloigné gagne comme lui Paris en 1963. BB a alors une réputation d’homme puissant, confirmée lorsqu’il trouve en un coup de fil une chambre bien située et bon marché à son cousin. Mais quel but poursuit cet homme qui reçoit dans un bureau miteux tous les après-midi, et qui se sert d’un réseau serré de relations haut-placées pour rendre des services aux uns et aux autres ? Occupation d’autant plus mystérieuse, que BB fait preuve d’une sainte horreur des cadeaux et autres pots-de-vin. De plus en plus fasciné par son parent, le jeune étudiant se lie d’amitié avec lui, et tente de comprendre cette personnalité complexe. Un roman envoûtant comme son protagoniste.
Description
<p>Robert Solé met en scène un personnage, Basile, que l’on perçoit d’emblée comme le Levantin archétypal, habile comme un honnête homme ne devrait pas l’être, influent sans raison légitime, capable de tisser une toile dont on ne parvient pas à cerner les ressorts profonds ni les aboutissants. Méfiance, donc. Et l’on s’embarque avec le narrateur dans sa recherche de la vérité, que peu à peu l’on devine, ou croit deviner. La vérité sur Basile, sur sa façon d’opérer, sur les mécanismes de son réseau, et aussi sur ce qui l’anime, son ‘mazag’, un mot difficilement traduisible en Occident mais qu’un Levantin comprend spontanément, l’accompagnant même d’un geste consacré, une main qui s’élève jusqu’à la hauteur des tempes, avec deux ou trois doigts qui s’ouvrent nonchalamment, voulant dire : si j’ai fait ceci ou cela, ce n’est pas pour une motivation rationnelle, mais parce que tel est mon tempérament, tel est mon plaisir, mon ‘mazag’ … La force de ce roman est justement dans l’invention de ce personnage paradoxal, cocasse, déroutant – mais peut-être devine-t-on son vrai visage un peu plus vite qu’il ne faudrait. Pour le jeune narrateur, juste arrivé à Paris et qui n’a encore perdu aucune de ses illusions, le cousin Basile est un parrain irrévérencieux qui lui enseigne les choses les plus simples, lesquelles se trouvent être en même temps les plus ardues : comment donner en ayant l’air de prendre, et prendre en ayant le sentiment de donner ; comment rendre un service sans inscrire le prix dessus ; comment laisser parfois aux autres le plaisir de vous faire plaisir ; comment rester intermédiaire sans devenir entremetteur ; et puis, aussi, comment s’acclimater au paysage parisien sans jamais cesser de cultiver ses propres apparences levantines. Mazag. Un homme venu d’Egypte tisse peu à peu, dans le Paris des années cinquante, un étonnant système de relations croisées. Rendant des services, nouant des connivences, sollicitant ses obligés, il est bientôt au centre d’un réseau d’influence qui pourrait faire de lui un puissant parmi les puissants. Quel dessein poursuit, au juste, cet énigmatique Basile Batrakani qui a hérité de ses ancêtres levantins le sens du commerce et de l’entremise ? N’obéit-il qu’à ce qu’on appelle sur les bords du Nil le mazag, c’est-à-dire la jouissance, le goût personnel, le bon plaisir ? Au-delà du rapport étrange qu’il entretient avec les femmes, cet homme de l’ombre fascine ou désoriente tous ceux qui l’approchent. Peut-être parce qu’il pose, à sa façon, des questions essentielles. Basile Batrakami, alias BB, a quitté l’Égypte au début des années 50. Un jeune cousin éloigné gagne comme lui Paris en 1963. BB a alors une réputation d’homme puissant, confirmée lorsqu’il trouve en un coup de fil une chambre bien située et bon marché à son cousin. Mais quel but poursuit cet homme qui reçoit dans un bureau miteux tous les après-midi, et qui se sert d’un réseau serré de relations haut-placées pour rendre des services aux uns et aux autres ? Occupation d’autant plus mystérieuse, que BB fait preuve d’une sainte horreur des cadeaux et autres pots-de-vin. De plus en plus fasciné par son parent, le jeune étudiant se lie d’amitié avec lui, et tente de comprendre cette personnalité complexe. Un roman envoûtant comme son protagoniste.</p>
Reliure
- Broché
Auteur
Robert SoléÉtat
- Très bon état
Épaisseur
2.11Longueur
20.5Largeur
14Nombre de pages
256ISBN 10
2020392801SBN 13
9782020392808Méthode de livraison
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