<p>En France, pendant trois semaines consécutives, des cités se sont embrasées. Des milliers de véhicules incendiés, des bâtiments publics calcinés, des passagers d&#8217;autobus menacés de mort : les émeutes qui ont éclaté durant l&#8217;automne 2005 ne sauraient être considérées comme la seule expression du mal-être des jeunes et des moins jeunes qui n&#8217;ont pas hésité à manier le cocktail Molotov, et parfois l&#8217;arme à feu, contre les forces d&#8217;une police vilipendée. Le calme revenu, les inquiétudes persistent. Il semble que ce brutal déchirement du tissu social et culturel français tienne à un quadruple échec de l&#8217;intégration française : l&#8217;échec de la culture, l&#8217;échec de la société, l&#8217;échec de la politique et l&#8217;échec de la langue. A si courte distance des émeutes qui ont précipité maintes villes de France, quelle que soit la couleur de leur municipalité, dans le tumulte et parfois dans la panique, il convenait de restituer ses droits à l&#8217;analyse proprement universitaire. Les chercheurs réunis dans le présent ouvrage ont l&#8217;ambition d&#8217;inviter les lecteurs à d&#8217;autres réflexions, sous la seule condition d&#8217;une argumentation dans laquelle chacun se gardera de confondre instruments d&#8217;analyse et signes ostensibles d&#8217;appartenance idéologique. La République brûle-t-elle ? : Essai sur les violences urbaines françaises</p>