À propos du vendeur
Il n’est ni du ressort ni de la compétence de la critique journalistique de dire si un livre est destiné à devenir, aux yeux de la postérité, un chef-d’oeuvre. Il n’y a pas à se substituer au travail du temps. Et justement, lorsque Modiano invente un nom d’éditeur, c’est : “Au sablier !” Mais rien n’interdit de proclamer son bonheur de lecture, de dire, le nez sur les centaines de livres qui sont publiés en cette rentrée, que celui-ci mérite d’être hautement distingué. … Sur l’action elle-même du roman de Patrick Modiano, nous ne nous attarderons pas. Non du tout qu’elle soit un simple prétexte à une dérive poétique sans architecture : l’action, au contraire, est le noyau à partir duquel se diffusent tout le sens, la tonalité et la valeur du livre. La voiture qui “a surgi” place des Pyramides, une “Fiat couleur vert d’eau”, a renversé le narrateur. La jambe abîmée, une chaussure perdue, il est emmené à l’Hôtel-Dieu avec la conductrice de l’automobile, elle-même légèrement blessée, puis dans une clinique. Tout le roman va être la quête, par le narrateur, de cette femme rencontrée accidentellement et dont il a le nom, Jacqueline Beausergent, et l’adresse supposée, square d’Alboni dans le 16e arrondissement. Cette quête est au présent et au passé. « Elle souriait, comme si elle voulait me rassurer, mais je n’éprouvais aucune crainte. Il me semblait même que nous nous étions déjà trouvés elle et moi ensemble dans d’autres circonstances, et qu’elle avait toujours ce sourire. » Mais quel est donc le mystère de cette femme dont le véhicule heurte, de nuit, un jeune homme place des Pyramides, à Paris ? Tel est bien ce que tentera d’éclaircir le narrateur du nouveau roman de Patrick Modiano, dont le titre à lui seul dit l’essentiel de son œuvre : l’accident et la nuit, le trou de mémoire, le souvenir, les choses qui s’effacent, celles qui surgissent, comme cette voiture qui va faire basculer la vie d’un gamin à peine majeur et le faire plonger dans une troublante quête des origines. Un roman remarquable, énigmatique à souhait sur fond de géographie parisienne fuyante, qui traque inlassablement l’identité et l’amour, deux choses assez semblables finalement. Comme une harmonie perdue. “Quelle structure familiale avez-vous connue ? J’avais répondu : aucune. Gardez-vous une image forte de votre père et de votre mère ? J’avais répondu : nébuleuse. Vous jugez-vous comme un bon fils (ou fille) ? Je n’ai jamais été un fils. Dans les études que vous avez entreprises, cherchez-vous à conserver l’estime de vos parents et à vous conformer à votre milieu social ? Pas d’études. Pas de parents. Pas de milieu social. Préférez-vous faire la révolution ou contempler un beau paysage ? Contempler un beau paysage. Que préférez-vous ? La profondeur du tourment ou la légèreté du bonheur ? La légèreté du bonheur. Voulez-vous changer la vie ou bien retrouver une harmonie perdue ? Retrouver une harmonie perdue.” “Tard dans la nuit, à une date lointaine où j’étais sur le point d’atteindre l’âge de la majorité, je traversais la place des Pyramides vers la Concorde quand une voiture a surgi de l’ombre. “. .
Description
<p>Il n’est ni du ressort ni de la compétence de la critique journalistique de dire si un livre est destiné à devenir, aux yeux de la postérité, un chef-d’oeuvre. Il n’y a pas à se substituer au travail du temps. Et justement, lorsque Modiano invente un nom d’éditeur, c’est : “Au sablier !” Mais rien n’interdit de proclamer son bonheur de lecture, de dire, le nez sur les centaines de livres qui sont publiés en cette rentrée, que celui-ci mérite d’être hautement distingué. … Sur l’action elle-même du roman de Patrick Modiano, nous ne nous attarderons pas. Non du tout qu’elle soit un simple prétexte à une dérive poétique sans architecture : l’action, au contraire, est le noyau à partir duquel se diffusent tout le sens, la tonalité et la valeur du livre. La voiture qui “a surgi” place des Pyramides, une “Fiat couleur vert d’eau”, a renversé le narrateur. La jambe abîmée, une chaussure perdue, il est emmené à l’Hôtel-Dieu avec la conductrice de l’automobile, elle-même légèrement blessée, puis dans une clinique. Tout le roman va être la quête, par le narrateur, de cette femme rencontrée accidentellement et dont il a le nom, Jacqueline Beausergent, et l’adresse supposée, square d’Alboni dans le 16e arrondissement. Cette quête est au présent et au passé. « Elle souriait, comme si elle voulait me rassurer, mais je n’éprouvais aucune crainte. Il me semblait même que nous nous étions déjà trouvés elle et moi ensemble dans d’autres circonstances, et qu’elle avait toujours ce sourire. » Mais quel est donc le mystère de cette femme dont le véhicule heurte, de nuit, un jeune homme place des Pyramides, à Paris ? Tel est bien ce que tentera d’éclaircir le narrateur du nouveau roman de Patrick Modiano, dont le titre à lui seul dit l’essentiel de son œuvre : l’accident et la nuit, le trou de mémoire, le souvenir, les choses qui s’effacent, celles qui surgissent, comme cette voiture qui va faire basculer la vie d’un gamin à peine majeur et le faire plonger dans une troublante quête des origines. Un roman remarquable, énigmatique à souhait sur fond de géographie parisienne fuyante, qui traque inlassablement l’identité et l’amour, deux choses assez semblables finalement. Comme une harmonie perdue. “Quelle structure familiale avez-vous connue ? J’avais répondu : aucune. Gardez-vous une image forte de votre père et de votre mère ? J’avais répondu : nébuleuse. Vous jugez-vous comme un bon fils (ou fille) ? Je n’ai jamais été un fils. Dans les études que vous avez entreprises, cherchez-vous à conserver l’estime de vos parents et à vous conformer à votre milieu social ? Pas d’études. Pas de parents. Pas de milieu social. Préférez-vous faire la révolution ou contempler un beau paysage ? Contempler un beau paysage. Que préférez-vous ? La profondeur du tourment ou la légèreté du bonheur ? La légèreté du bonheur. Voulez-vous changer la vie ou bien retrouver une harmonie perdue ? Retrouver une harmonie perdue.” “Tard dans la nuit, à une date lointaine où j’étais sur le point d’atteindre l’âge de la majorité, je traversais la place des Pyramides vers la Concorde quand une voiture a surgi de l’ombre. “. .</p>
Reliure
- Broché
Auteur
Patrick ModianoÉtat
- Très bon état
Épaisseur
1.19Longueur
17.5Largeur
11.2Nombre de pages
192ISBN 10
2070306380SBN 13
9782070306381Méthode de livraison
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